Aides, célébration de 40 ans de lutte en 6 questions.

Il y a 1 an j’ai eu le plaisir d’interviewer Camille Spire (présidente de Aides) , pour un magazine malheureusement cet article peut être trop engagé n’a pas été publié; pour célébrer ce mois de décembre qui met en lumière la prévention sur le VIH et les actions de AIDES; j’ai décidé de publier cette interview.
AIDES est une association française de lutte contre le VIH et les hépatites virales, co-créée en 1984 par Daniel Defert et Frédéric Edelmann. Depuis 1990, elle est reconnue d’utilité publique.
– Qui est Aides ?
Nous sommes une association qui depuis 1984 agit sur le terrain, partout en France métropolitaine et en outre-mer, avec et au plus près des personnes les plus concernées.
Nos objectifs sont de réduire les nouvelles contaminations et d’accompagner les personnes séropositives vers le soin et défendre leurs droits. En trois mots, AIDES c’est “Militer, agir, transformer”.

– Comment résumer 40 ans de lutte contre le VIH ?
En 40 ans, nous avons remporté de nombreuses batailles contre le VIH, notamment grâce aux progrès de la science, en termes de traitement et de prévention. Nous sommes passés des années de cendre, aux années de “vivre avec le virus” et aujourd’hui “vieillir avec le virus”.
Mais les mentalités, les représentations n’ont pas avancé aussi vite.
Ces 40 ans de lutte ont transformé la société en redonnant la parole aux personnes concernées, en transformant les relations avec le personnel soignant, et en redonnant du pouvoir aux personnes malades.

– La mémoire et la visibilité sont importantes, quelles sont vos icônes de la lutte contre le VIH ?
Il y a Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine pour avoir découvert le virus de l’immunodéficience humaine à l’origine du sida .
Il y a également Daniel Defert, le fondateur de AIDES qui a créé l’association à la mort de son compagnon Michel Foucault pour porter la voix des malades et leur redonner du pouvoir d’agir.
Mais il y a surtout tous les miltants-es de la lutte contre le VIH qui agissent dans l’ombre, au quotidien depuis plus de 40 ans.

– Quelles sont vos actions pour sensibiliser et rendre visible la lutte contre le VIH auprès du grand public ?
Nos actions de terrain participent à la visibilité de la lutte contre le VIH et à la sensibilisation du grand public.
Les militants-es de AIDES agissent dans beaucoup de lieux de passages, par exemple des gares, informent les passants, leur donnent de la documentation, les sensibilisent aux outils de prévention et peuvent même proposer des tests de dépistage rapide.
Nous lançons également chaque année de grandes campagnes de communication (affiches, magazines, spots tv…).
Nous formons des professionnels et des partenaires sur de nombreux sujets: dépistage, approche communautaire en santé, santé sexuelle, chemsex…
Nous organisons également une grande braderie de la mode 2 fois par an à Paris et Marseille, c’est l’occasion de parler de VIH tout en se faisant plaisir en achetant des articles à prix réduits.

– « 2030 sans sida », que vous évoque ce slogan ? Est-ce un objectif réalisable ? Si oui, comment ?
2030 sans sida, c’est un slogan qui évoque l’objectif de fin des nouvelles contaminations au VIH d’ici à 2030.
Nous avons les outils pour y parvenir en termes de prévention et de traitement.
Mettre fin à l’épidémie nécessite d’aller vers les publics les plus exposés à la transmission pour les dépister au plus tôt; et qu’ils accèdent au traitement immédiatement pour arrêter la chaîne des contaminations (puisqu’une personne sous traitement ne transmet plus le virus).
Cela nécessite aussi d’en finir avec les discriminations qui éloignent des soins et de la prévention.
Et pour y parvenir, nous avons besoin de moyens financiers et de volonté politique. Sinon l’objectif de 2030 sans sida est intenable…

– On ne pouvait conclure sans demander un conseil : « Comment participer à la réduction de la sérophobie ? »
En s’engageant dans une association par exemple. Mais également en participant à arrêter les préjugés sur les personnes vivant avec le VIH dans vos cercles de connaissances.
Par exemple, vous pouvez rectifier de fausses informations qui circulent parmi vos proches, vous pouvez aussi vous renseigner sur le site aides.org ou poser des questions directement auprès de personnes vivant avec le VIH (la bienveillance et le respect étant les mots d’ordre ).

– Un dernier mot pour iel(s).
La fin de l’épidémie est possible, nous n’attendrons pas 40 années de plus! Alors rejoignez nous pour gagner la lutte contre le VIH.

Actualités :
- FONDS LINKS:
Décembre 2025; 375000 euros récoltés.
Kesako ?: LINK rassemble des femmes et des hommes d’influence, des cadres dirigeants, des acteurs de la vie publique et artistique, tous engagés pour mobiliser leur réseau afin de collecter des fonds et mettre fin au sida d’ici 2030. Ce fonds s’appuie sur un réseau d’excellence pour mobiliser des soutiens philanthropiques de grande ampleur pour soutenir la lutte contre le VIH.
Continuons ensemble à lutter contre la sérophobie. Qui sait peut-être que l’année prochaine je recevrais (enfin) une invitation afin de vous faire vivre cet événement avec moi.

- BRADERIE AIDES :
Créée en 1993 par AIDES en collaboration avec le magazine Marie-Claire, la Grande Braderie a permis (depuis ses débuts) de collecter près de 9 millions d’euros. Soit 300 000 euros en moyenne par édition pour financer les actions de lutte contre le VIH/sida, en Île-de-France & en Provence-Alpes-Côte d’Azur; les deux régions françaises les plus durement touchées par l’épidémie ( sans pour autant oublier les DROM-COM).
Prochaines dates ( du 4 au 14 dec.) ici.

- NOUVELLE CAMPAGNE AIDES :
Pour le 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, AIDES à révéler sa nouvelle campagne : “Il est temps de voir le VIH sous un nouvel angle”. Avec le soutien institutionnel de GILEAD, cette initiative invite les Français-es à incliner le célèbre ruban rouge à 90°: un geste simple, symbole du chemin parcouru et de l’espoir que nous pouvons tous partager pour vaincre le VIH.

- EN PLUS :
Le livre « L’espoir d’une France sans sida » porté par l’association « Élus locaux contre le Sida » et Jean-Luc Romero, met en lumière l’engagement d’une vingtaine de personnalités publiques et professionnels de santé qui, tous, ont une histoire personnelle avec le VIH.




